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Eléments de conversation pour briller en société
29 novembre 2021

Woke, le vagin, la censure, l'art...

 

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                                                                        WOOOOOK ! Le vagin de la reine, la censure, l’Histoire… et l’art…

 

Le woke frappe encore. C’est d'ailleurs dans son être même qui se développe en quatre moments : être sur le qui-vive, réagir, dénoncer, interdire.

 Le monde de la création artistique est à nouveau touché.  La Villa Médicis, haut-lieu de la culture française à l’étranger en est le théâtre. 

Rappel historique : la Villa Médicis, résidence Renaissance au milieu d’un parc, appartient à l’Académie de France depuis Napoléon Ier. Au centre de Rome, elle domine la ville depuis les hauteurs du Pincio. La Villa accueille sur concours des pensionnaires pour une durée d’un an ou dix-huit moi. Ils y auront le loisir de produire l’œuvre de leur choix. Une bourse mensuelle de 3200 euros assure leurs menues dépenses. 

Cadre  longtemps serein et idyllique mais agité depuis plusieurs années par une furia woke qui  s’exerce contre les  

tentures des Indes, créées par la manufacture des Gobelins au XVIIème s. On leur reproche d’être une célébration du colonialisme et de l’esclavage.

 

ACTE I

En mars 2018, un colloque organisé par les tenants du « décolonialisme » s’est soldé par la déconvenue des organisateurs. 

 En effet, ils devaient s'attendre à ce que l'historienne Cécile Fromont (université de Yale) connue par ses travaux sur la « relecture » de l’époque coloniale se livre à une critique sans concession de l’iconographie de la tenture, grâce à  une analyse implacable des enjeux culturels et politiques". 

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Mais Cécile Fromont,  doit sans doute préférer la rigueur à l'idéologie. L'historienne ne put que souligner l’intérêt de ces œuvres comme témoignage de l’histoire diplomatique du royaume chrétien du Congo au XVIIe siècle. Les personnages noirs que l’on voit dans ces compositions tissées sont les ambassadeurs africains et leurs serviteurs présents au Brésil en 1640». En conclusion, la tapisserie n’évoque en rien l’esclavage !

 Pour plus de détails, voir l’article de Jérôme Delaplanche, ancien responsable de l’histoire de l’art à la Villa Médicis < LaTribune de l’Art du 3 novembre 2021,

 

 Acte II 

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 Mais l’esprit woke, qui détient la vérité, est tenace. Une nouvelle journée de conférences se tient en Septembre 2021. En dépit de l’expertise de C. Fromont les tentures sont ainsi commentées par le bulletin officiel de la Villa Médicis: « L’exubérance des éléments déployés, qui répond aux goûts esthétiques en vogue dans les cours européennes du XVIIe au XIXe siècle, n’est pas sans soulever plusieurs questionnements du point de vue des débats actuels autour des questions du racis

me, de l’esclavage et du passé colonial des nations […] la Tenture des Indes célèbre une abondance entrecroisée déjà à des motifs évoquant l’exploitation coloniale (charrue, canne à sucre, moulin à eau, église…) qui se sert du labeur des esclaves africains ». 

La dénonciation étant ainsi assumée,  le dernier acte de la censure peut s’accomplir.

 

 

 

 

 

Acte III

La Nuit Blanche (4 novembre 2021 ) est le moment choisi pour éviter les offenses que dispense laTenture des Indes

Seize pensionnaires  de la Villa exigent que le Grand Salon soit fermé. Ce n’est que justice puisqu’il  contient en effet des tentures  « issues d’une culture visuelle impérialiste qui, par le recours à l’exotisme, célèbre les violences colonialistes de l’Europe, l’esclavage, la surexploitation de la nature et la réduction d’êtres humains à l’état d’objets.» < Radio classique

Et le Grand Salon futt fermé.

 È finita la sinistra commedia ! 

 

Et l’art, dans cette polémique ?

le vagin de la reine

 

On est bien loin de l’art et du jugement esthétique. Qu’importe ! seul compte le ressenti décolonial, intersectionnel, etc

C’est pourquoi une œuvre telle que «Dirty Corner , surnommé par son auteur Anish Kapoor   « le vagin de la Reine » naguère exposée dans le parc de Versailles n’avait pas suscité la moindre controverse chez les Eveillés du woke.

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