Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Eléments de conversation pour briller en société
13 avril 2021

Le multiculturalisme

 

multic

Le multiculturalisme

 Des premiers arrivés aux derniers arrivants. Le multiculturalisme fête en 2021 ses 50 ans.

 

Belle idée, le multiculturalisme ! Mais ça, c’était avant !

Avant d’être maraboutée : la fée crachouille désormais des crapauds.  

 Une brève archéologie du woke, des sensitivity readers, du trigger warning, de la cancel culture, etc.

 

                                                                

1 Vivre ensemble : un problème

 

Le « vivre ensemble », selon l’expression consacrée, semble de plus en plus difficile. 

Non seulement les individualités pensent être en droit d’exprimer, fortement et sans souci des autres, leurs désirs au nom de la liberté, débridée par définition, mais désormais ce sont des groupes sociaux qui entendent manifester leurs différences au nom des droits de l’homme, sans toutefois exiger le même droit pour leurs adversaires. Sans doute ont-ils oublié Voltaire qui écrivait le 6 février 1770, à l’abbé Le Riche « Monsieur l’abbé, je déteste ce que vous écrivez, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez continuer à écrire. »

 Avant d’entrer dans le monde du multiculturalisme, ses manifestations, ses projets, quelques précisions de vocabulaire sont nécessaires.

 La race a été un concept largement déprécié non seulement par un usage génocidaire mais aussi parce qu’il ne s’applique pas aux êtres humains qui peuvent tous se reproduire entre eux contrairement au genre animal tels les éléphants et les oiseaux-mouches qui n’auront que des relations de voisinage sans lendemain. L’ouvrage de  Stephen Jay Gould

La mal-mesure de l’homme (1997) montre les malversations de certains scientifiques qui ont trafiqué les résultats de leurs expériences pour qu’ils adhèrent à leur idéologie raciste et prouvent la différence biologique entre les groupes humains.

L’ethnie a débordé son origine ethnologique pour désigner un groupe uni principalement par des traditions culturelles. Le mot remplace la « race » pour les raisons évoquées plus haut.

 

Pour les tenants du décolonialisme, la décolonisation n’est pas achevée. 

 

Les inégalités raciales subsistent à cause du « racisme systémique » dont font preuve tous les Blancs par le seul fait qu’ils profitent de leur « privilège blanc ». Ils doivent, pour être anti-raciste, reconnaître   leur culpabilité originelle (voir l’article   Rééducation, délation  concernant la position d'Adèle Haenel). 

Le terme race est à nouveau très utilisé aujourd’hui par les tenants du « décolonialisme » non plus dans son sens biologique mais pour désigner une « construction sociale » opérée par une majorité  « non-racisée » ( =blanche) afin d’enfermer les personnes « non-blanches » dans un certain type de comportements sociaux, jugés incompatibles avec la vie sociale de la majorité blanche, et les maintenir dans un état d’infériorité. 

 

La culture a vu son sens traditionnel, d’ensemble des connaissances acquises par l’effort intellectuel d’un individu, amoindri par l’accusation de « culture bourgeoise ». 

Les deux définitions qui suivent s’opposent. La première est celle du dictionnaire du CNRS ( CNRTL), la seconde, celle de l’UNESCO lors de sa conférence de Mexico sur les politiques culturelles ( 6 août 1982)

 

  CNRTL : « Ensemble des moyens mis en œuvre par l'homme pour augmenter ses connaissances, développer et améliorer les facultés de son esprit, notamment le jugement et le goût.     Plus précisément : « Travail assidu et méthodique (collectif ou individuel) qui tend à élever un être humain au-dessus de l'état de nature, à développer ses qualités, à pallier ses manques, à favoriser l'éclosion harmonieuse de sa personnalité »

UNESCO : « […] dans son sens le plus large, la culture peut aujourd'hui être considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances, 

 On soulignera qu’en passant d’un sens à l’autre, on abandonne la primauté de l’individu pour celle du groupe. L’Unesco retient les comportements, les modes de vie, les « arts de faire » disait Michel de Certeau ( L’Invention du quotidien) étudiés par les sociologues et ethnologues. 

 

L’Etat-nation repose sur deux bases. L’Etat est la source de l’organisation politique. Il tire sa légitimité de la nation dont la cohésion est assurée par deux sources, au choix. 

Pour la théorie dite du romantisme allemand, la communauté de sang lie les citoyens. Pour les révolutionnaires de 1789, c’est la volonté de chaque  individu qui  le fait citoyen par la libre adhésion aux valeurs  communes. 

Pour approfondir le sujet, on peut lire les articles du site vie-publique et celui de l’académie de Grenoble.

On reviendra sur le destin de l’Etat-nation sous les coups du multiculturalisme.

 Le multiculturalisme est une politique qui vise à assurer la bonne entente et l’égalité entre les individus, citoyens ou immigrés, qui résident sur un territoire. 

Le territoire en question a souvent une longue histoire, une constitution, des lois, des valeurs. Les nouveaux arrivants ont une autre histoire, etc.

Jusqu’à la fin du XXème siècle fonctionnait l’assimilation à la française  fondée sur la distinction entre espace privé et espace public. L’espace public est celui des lois et des valeurs communes à tous. L’espace privé est plutôt ( il n’y a pas de règlement ) celui des traditions liées au passé familial, aux traditions diverses, à la religion. 

Aujourd’hui, les groupes ethniques ou religieux revendiquent le droit de se manifester dans les institutions et dans l’espace public. Certains affirment la primauté de la religion sur la loi. 

Brutalement, les problèmes s’exprimeraient simplement : qui doit faire des concessions, les citoyens déjà présents ou les nouveaux arrivants ? et quelles concessions ?

D’où la nécessité d’une politique multiculturelle habile… d’autant plus que l’Histoire  montre une tendance des peuples à la désunion.

 

2. La coexistence des cultures : union ou éparpillement « par petits bouts façon puzzle » (Michel Audiard, Les Tontons flingueurs)

La coexistence des cultures à l’intérieur d’un même état est sans doute vieille comme le monde. Elle se diversifie ou se conclut de diverses manières, souvent dramatiques.

Le génocide- d’un groupe minoritaire éliminé par le vainqueur. 

La fusion culturelle, par la force, dans le groupe majoritaire qui interdit toute résurgence des traditions particulières de tel ou tel groupe.

L’assimilation qui permet au groupe minoritaire, tout en adhérant à la culture de la majorité de garder certaines traditions. 

Enfin, il faut évoquer un cas très fréquent : l’éclatement de l’état qui unifiait des peuples divers. Ceux-ci peuvent avoir un certain mal à coexister et l’esprit nationaliste  l’emporte dès que la situation politique le permet, s’il faut en croire les exemples qui suivent. La double monarchie austro-hongroise établie en 1867 sous l’autorité de l’empereur d’Autriche réunit des territoires aux populations si peu unies qu’après la défaite de 1918, elles se répartiront en sept Etats-nations différents. :  Autriche, Hongrie, Tchécoslovaquie, Serbie (comprenant Croates et Slovène) qui deviendra la Yougoslavie en 1929, Pologne, Roumanie et Italie.

 

La Tchécoslovaquie se divisera en 1993 en deux républiques indépendantes,  tchèque et slovaque. 

 

Après la fin de l’ère Tito qui unifiait le pays, les nationalismes bouillonnent en Yougoslavie, . Une guerre meurtrière -caractérisée notamment par le nettoyage ethnique –  opposera certaines nationalités d’où naîtront encore sept pays.Enfin, sans vouloir s’étendre, on citera pour mémoire la tension qui règne entre la majorité turque et sa minorité kurde (20% de la population). Moins dramatique que cette dernière, les communautés wallonne et flamande en Belgique se supportent avec peine. De son côté, l’Espagne contient le désir d’indépendance de la Catalogne et du Pays Basque, tandis que la Grande-Bretagne, après avoir affronté le conflit nord-irlandais  se heurte régulièrement à la volonté d’indépendance manifestée par l’Ecosse -qui reste pro-européenne.Le multiculturalisme saura-t-il unifier des groupes ethniques, religieux, culturels pour qu’ils vivent harmonieusement ensemble ?

 


3. Aux origines du multiculturalisme :
les exemples canadien et australien

 Remarque préliminaire : Le multiculturalisme naît dans des états immenses, peu peuplés, ayant une histoire courte.  

Le Canada, il y a cinquante ans, en  1971, invente le multiculturalisme. Moins dans un esprit de coexistence heureuse que pour fournir une main d’œuvre dont le pays a besoin. Ainsi  est développée une immigration  soigneusement dosée chaque année par une stricte réglementation des quotas. Les candidats sont évalués selon les compétences dont le pays a besoin et la connaissance des deux langues officielles du Canada, l’anglais et le français. L’idée est de repérer et de privilégier ceux qui auront les meilleures chances de s’intégrer au marché du travail et dans la société canadienne. 

Voir en Annexe 1 1a politique multiculturelle du Canada

 L’Australie veut également attirer des travailleurs hautement qualifiés pour renforcer son économie. C’est une gestion qui s’accompagne « d’une des politiques les plus dures du monde envers les clandestins : ceux qui tentent de rejoindre les côtes par bateaux sont interceptés, envoyés hors des eaux australiennes ou placés dans des centres offshore, sur l’île Manus (Papouasie-Nouvelle-Guinée) ou à Nauru. Les conditions de vie sur place font régulièrement les gros titres de l’actualité, après des agressions, des sévices, des suicides ». 

En 1973, à l’instar du Canada, l’Australie adoptait une politique semblable qui tranchait avec le désir marqué jusqu’alors de faire du pays le «conservatoire de la race anglaise » dans l’hémisphère sud. 

Cependant les Aborigènes refusent de s'inclure dans le multiculturalisme, estimant qu'il les réduirait au rang de simple groupe ethnique parmi d'autres. https://www.persee.fr/doc/homig_1142-852x_1997_num_1208_1_2992

 

Il ressort de ces expériences du multiculturalisme « old school » une ambiguïté. S’agit-il de renforcer l’Etat qui a besoin d’une population nombreuse et qualifiée ? Ou bien de favoriser l’épanouissement des communautés, censées constituer la nation ?

 

4. L’état, un grand corps malade.

 

Petit préambule pour montrer que le multiculturalisme va prospérer sur les grands corps malades des Etats qui souffrent de plombs dans l’aile. Les causes sont diverses. 

Sur le plan économique, les États ont, pour la plupart, perdu leur prééminence. La mondialisation, le libre-échange généralisé a fait perdre à de nombreux états l'autonomie économique (voir la production d’équipements médicaux fabriqués à l’extérieur de l’Europe). Les délocalisations accentuent ce phénomène. Certaines multinationales (telles les GAFAM) ont des PIB supérieurs à des Etats de moyen format. 

Le projet de traité de libre-échange transatlantique prévoyait le principe d'extra-territorialité, « selon lequel un État peut imposer l'application de ses propres lois sur un pays étranger [justifiant ainsi] que les entreprises américaines échappent le plus souvent à la loi européenne, y compris la loi fiscale » < Wikipedia

L’autorité de l’Etat, en Europe, est malmenée. 

 Sur le plan intérieur, la « société civile prend de l’importance ( voir la Convention citoyenne sur le climat), tandis que les  associations de citoyens court-circuitent à la fois les représentants élus et les centrales syndicales.

Au niveau européen, les lois échappent aux Parlements élus et relèvent souvent de la compétence communautaire.

Au plan international, les ONG veulent se faire entendre par-delà les responsables gouvernementaux.

 

Les frontières s’ouvrent à une immigration (l’Europe comptait en 2009 20 millions d'étrangers non-communautaires, soit 6% de la population européenne), qu’il faut bien prendre en compte. Immigration qui entre dans le champ diplomatique quand le passage des réfugiés est l’objet de dures négociations entre l’Europe et la Turquie.

Enfin, sur le plan moral, pour ses actions dans ses anciennes colonies, il semble entendu que la France -et individuellement tous les Français- sont responsables de la situation actuelle des anciens colonisés. Sur ce sujet, voir article(s) à venir sur Privilège blanc, Fragilité blanche, Culpabilité.

 

Et sur ce terrain appauvri fleurit le multiculturalisme, bien défini en deux phrases par Milena Doytcheva (sociologue, Lille III), Le multiculturalisme, La découverte, 2011 : « Jusque-là, la cohabitation entre les peuples a été le fruit d’arrangements historiques [désormais, l’égalité] implique  de la part des institutions la prise en compte et non plus l’ignorance de leurs différences ». Le multiculturalisme « en appelle à une adaptation des structures de la société nationale -services publics, école, emploi, citoyenneté et représentation politique ».

Ainsi, c’est à la majorité des citoyens d’un état de s’adapter aux cultures et traditions des nouveaux arrivants.

 

Est-il besoin de préciser  que le multiculturalisme revendiqué comme tel et ayant pour enjeu la reconnaissance des communautés ne concerne que les états occidentaux démocratiques ? Aucun mouvement semblable ne s’épanouit dans les pays qui ont remplacé les droits de l’homme  par la police, politique ou religieuse.

En conclusion, l’état faiblit et la nation sera appelée à diparaître.

 

5.La nation : chronique d’une dissolution programmée

 Les fondateurs du Parti des Indigènes de la République, sont très clairs sur le sort de l’identité nationale, au sein de la société future <(Houria Bouteldja et Sadri Khiari, Nous sommes les indigènes de la république, 2012)

 « Le multiculturalisme ne peut être une simple profession de foi ou la promotion d’un folklore dont les couleurs se perdraient dans les plis du drapeau français. Pour ce faire, « les spiritualités chrétiennes, musulmanes, juives, les religions dites traditionnelles d’origine africaine, antillaise, ou d’ailleurs » deviendront « des composantes à part entière de l’identité de ce pays ». Les programmes de l’enseignement seront revus pour combattre le « national-chauvinisme ». 

< Déclaration de septembre 2009 intitulée « Il faut une véritable alternative à la politique raciste de l’identité nationale » (page168) 

 « La lutte anticoloniale est donc nécessairement la lutte pour une autre communauté politique . S’il fallait ébaucher une autre France comme « nation », il faudrait l’imaginer comme réalité historique ouverte ». Les deux auteurs citent alors le marxiste autrichien Otto Bauer : « A aucun moment, l’histoire d’une nation n’est achevée. […] Placé au milieu du flux universel, le caractère national  n’est plus un être persistant, mais un devenir et une disparition continuels ». (page 64) 

En attendant cette disparition qui ne manquera pas d’annoncer des lendemains qui chantent pour tous, le multiculturalisme se donnera pour tâche de satisfaire chaque groupe ethnique.

 

6  Contenter chaque groupe : les accommodements raisonnables.

  L’accommodement raisonnable vise à accepter la demande d’un individu appartenant à un groupe minoritaire qui s’estimen discriminé dans certaines situations. Quelques exemples :

Canada

A Montréal, les vitres de la salle de sport du YMCA avaient été rendues opaques à la demande de l’école juive orthodoxe attenante dont les élèves étaient, dit le directeur, troublés par la vue de femmes en tenue légère < Libération du 30 avril 2007

 En 2001, à Montréal encore, on s’aperçoit qu’un élève sikh porte sous ses vêtements le poignard rituel qu’exige sa religion. Emotion dans l’école. Colère du directeur. La famille refuse de céder à la proposition habituellement acceptée par les sikhs de porter une effigie du poignard. Au bout de quatre ans de procédure, la Cour Suprême tranche  et pour préserver la liberté religieuse, autorise l’enfant à porter son poignard cousu à l’intérieur de ses vêtements. Entre temps, le jeune sikh a quitté l’école publique pour un établissement privé anglophone.

En décembre 2011, la direction d’une école du quartier Saint-Michel, à Montréal, accorde une dérogation particuliere à une jeune musulmane de maternelle : on lui permet de placer des écouteurs anti-bruit sur ses oreilles parce que sa religion lui interdit d’écouter de la musique. < Journal de Montréal.  

Etats-Unis                            

À Columbia, une remise de diplômes pour chaque minorité.

L’université de Columbia (Etat de New-york) vient de dévoiler le programme des différentes célébrations qui concluent ses cursus. Elles sont au nombre de six. En plus des Amérindiens, les étudiants noirs ont leur cérémonie, ainsi que les latinos et les Asiatiques. Columbia réserve également un créneau aux « FLI » (First Generation and/or Low Income), les étudiants issus de milieux modestes ou étant les premiers de leur famille à recevoir un diplôme universitaire. Enfin, se tiendra une « lavender graduation » (remise de diplôme lavande), en l'honneur des « LGBTQA + ». Le sigle est celui retenu par l'université pour désigner ses étudiants lesbiens, gays, bi, trans, queer, asexuels. Le « + » désignant les autres catégories comme les pansexuels (attirés par des personnes sans préférence de genre ou de sexe).

Cet événement, nommé paradoxalement « multiculturel » existe aux Etats-Unis depuis 1994. < Le Point

 Grande-Bretagne

Dans son édition du 16 mars 2007, le Daily Mail rapporte que les responsables d'une école britannique ont jugé bon de censurer une représentation théâtrale des Trois Petits Cochons destinée à des enfants de 11 ans. Afin d'éviter d'offenser les musulmans assistant éventuellement au spectacle, les trois petits cochons de l'histoire ont été  remplacés par... trois petits chiens ! <  Crefe 38  

Un porte-parole du Jewish Leadership Council, le Conseil représentatif des institutions juives de Grande-Bretagne, a fait savoir que la religion juive interdisait de consommer du porc "mais pas d'en mentionner le nom ou de représenter l'animal".

< BfmTv

Au début de l’année 2008, le chef de l’Eglise anglicane, l'archevêque de Canterbury, a suggéré d’introduire certains éléments de la charia dans la législation britannique. < Courrier International

 

Il est approuvé par The Guardian de centre gauche.  Le président de la Haute Cour de justice d’Angleterre met un bémol en déclarant que le tribunal islamique ne pourra infliger des peines corporelles telles que la flagellation, la lapidation, l’amputation d’une main ». L'opposition est menée du côté des la¨ques par des féministes originaires d’Iran, de divers pays arabes sous le slogan : « One law for all ».

 Italie

A Bologne, en 2002, Fatima, adolescente dont le style de vie déplaît à sa famille est séquestrée et battue. Procès : « La justice italienne absout la charia en famille ». Lire les détails dans Libération du 10/08/2007

 

Allemagne

En Allemagne, un juge s’appuie sur le Coran. Une jeune Allemande de 26 ans, originaire du Maroc, fait appel à la police pour des faits de violences conjugales remontant à 2006.  La juge prend une décision qui fait polémique: « Les deux époux venant d'un pays musulman, il ne convient pas d'évoquer le problème de la violence, estime la juge, puisque celle-ci est « autorisée » par la quatrième sourate du Coran. En se mariant avec un Marocain, la victime « devait s'attendre » à ce genre de traitement. La magistrate confirme son jugement en invoquant « l'honneur bafoué » du mari. Pour l'avocate, c'en est trop. Elle demande, et vient d'obtenir, la dessaisie du dossier ». > Libération 

Grèce

La charia en Grèce est appliquée à la demande des sœurs du mari décédé qui refusent que la veuve hérite des biens du défunt. Pour plus de détails, voir. Rééducation, délation : Inquisition et Gardes rougesnotamment l’annexe de la Cour européenne de Justice.

 

 7 Le vote démocratique finira dans les poubelles de l’Histoire

 

Le peuple souverain qu’unit une identité collective laisse la place à des groupes ethniques divers. Puisqu’il s’agit de s’arracher à l’identité nationale, on peut concevoir que le vote démocratique -un homme, une voix-ne ferait que reconduire l’ancienne majorité populaire. Situation impensable ! 

Le multiculturalisme version décoloniale nous mènera à l’abandon de la consultation populaire nationale, peut-être remplacée par des élections diversifiées selon les ethnies. A moins que revienne le vieux vote par ordre de l’Ancien Régime où les députés aux Etats généraux votaient par groupe : aristocratie, une voix, Eglise, une voix, Tiers-Etat, une voix- revisité en représentants des Blancs, une voix, des Antillais, une voix, des musulmans, une voix, des juifs, une voix, des Noirs, une voix, etc.

 

 Retour à la ligne de départ. Belle et généreuse idée, le multicuturalisme, fondé sur des arrangements constants entre des traditions diverses, est-il viable quand l'universalisme qui garantit les droits de l'individu ( article 1 de la Déclaration universelles des Droits de l'Homme) laisse la préminence aux traditions, religions diverses qui peuvent imposer à l'individu de vivre non selon ses choix mais selon son origine à laquelle il est lié comme le détenu à son boulet ?

Le problème est si présent que le très tolérant Canada prévoit des "protections externes" imposées par l'Etat pour pallier les "contraines internes" ( mariage forcé, par ex.) qui soumettraient trop durement l'individu à sa communauté.

 

                                               On peut lire: 

                                              Militer/ enseigner. Délires. universitaires

                                              Assimilation 

                                              La peur du fascisme, c’est déjà le fascisme

                                              Obama, le 4ème arbitre,

                                              Journalisme : Naufrage en quatre avaries

                                            Mots d'aujourd'hui pour maux de demain?

 

                                           A VENIR: L' APPROPRIATION CULTURELLE

                       

 

 Annexe 1

La Charte canadienne des droits et libertés (1982) et la Loi sur le Multiculturalisme canadien(1988) engagent une politique favorable aux nouveaux arrivants. En voici quelques aspects : 

 

 Enseignement

Révision des programmes scolaires destinées à tenir compte des contributions historiques et culturelles des minorités ethniques. 

Programmes d'éducation bilingue pour les jeunes, en vue de leur permettre de faire la transition entre leur langue maternelle et celle(s) de leur pays d'adoption.

Programmes d'études ethniques.

Medias
Des lignes directrices qui préviennent la propagation des stéréotypes.

Société

Des horaires flexibles, pour accommoder les pratiquants de certaines religions.
Formation multiculturelle pour les policiers

Culture

Soutien des festivals ethniques.  

Les peuples autochtones Ils constituent 4,3 % de la population< Statistiques Canada,  ainsi officiellement répartis :  851 560 Premières Nations (= Indiens), 451 795 Métis et 59 445 Inuits.

 
L'autonomie donne aux gouvernements autochtones des pouvoirs semblables à ceux des municipalités, et sont reconnus comme souverains et capables de négocier avec les autres membres de la fédération du Canada.

Un nouveau territoire fédéral, le Nunavut  réservé aux Inuits a été créé en 1995 et tout Canadien peut s'y déplacer et y voter. Toutefois, la forte majorité inuit se reflète dans la gouvernance du territoire, et dans le fait que l'inuktitut et l'inuinnaq sont deux des langues officielles du territoire (avec l'anglais et le français).

 

 

Annexe 2 

 

Politique concrétisée par la loi sur la Discrimination raciale, en 1975, et la création de radios « ethniques » en langues étrangères, à Sydney et à Melbourne.   En 1977, un rapport  posait comme fondement le besoin de préserver la culture de chaque groupe (langue, traditions, arts) tout en reconnaissant l’impératif d’allégeance à l’Australie.

 

Au fil des majorités politique, le multiculturalisme connut des vicissitudes diverses. 

 

Ainsi, John Howard, premier ministre à la fin des années 1990,  refusa obstinément de présenter les excuses de la nation aux représentants des Aborigènes, notamment  aux « Générations volées », enfants arrachés à leurs familles, entre 1869 et 1969  pour être « civilisés » dans des institutions chrétiennes. Excuses officielles qui furent faites en 2007…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Générations_volées

 

Remarque : Au Canada,  entre les années 1960 et 1980, 20 000 enfants autochtones ont été enlevés de leur famille et placés dans des familles non autochtones dans le cadre de la rafle dite des « Sixties Scoop .

 

En France, 2015 enfants réunionnais ont été transférés dans la Creuse entre 1962 et 1984. Voir Le Monde https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/04/10/enfants-de-la-creuse-un-rapport-pointe-la-responsabilite-morale-de-l-etat_5283267_3224.html

 

La culture et l'art aborigènes sont perçus comme un aspect essentiel de l'identité nationale. Toutefois, les politiques officielles sont impuissantes à amener l'égalité et la justice sociale. De leur côté, les opposants au multiculturalisme soutiennent qu'il est source de privilèges pour les minorités, et les empêche de s'intégrer dans le courant social dominant. 

https://www.cairn.info/revue-pouvoirs-2012-2-page-65.html

 

On peut lire: 

Militer/ enseigner. Délires. universitaires

Assimilation 

La peur du fascisme, c’est déjà le fascisme

Obama, le 4ème arbitre,

Journalisme : Naufrage en quatre avaries

Mots d'aujourd'hui pour maux de demain?

 

A VENIR: L' APPROPRIATION CULTURELLE

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité