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Eléments de conversation pour briller en société
9 avril 2019

L'Individu Episode 4

 

L’individu et sa liberté

Moi, les autres, moi, l’autorité et MOI

 

EPISODE 4 

 

 

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la tête dans le sac 

 

Si l’individu revendique sa dignité d’être unique, les « grands récits » (J.-F. Lyotard) religieux, politiques ont toujours essayé de lui assigner un destin (une origine, un mode d’existence, une fonction, une fin) et de le considérer comme un simple élément dans une masse d’hommes. 

L’individu du XIXème s. qui se veut libre se débarrasse du grand récit religieux qui lui prescrivait la place qu’il devait occuper dans l’univers. 

 

 

Le Progrès, le Prolétaire, le Bourgeois. 

 

Un autre récit naît, celui du Progrès, qui prend forme au cours du XVIIIème s. et fait de l’homme l’acteur d’un développement sans fin censé mener au bonheur des peuples. 

Concrètement, pour nombre de gens, le développement se traduira par l’essor industriel, la migration des ruraux vers les villes, le travail en usine… 

 

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En même temps qu’il libère son esprit et son action par des révoltes et des révolutions  -1789, 1830, 1848, 1870-, l’individu est inscrit d’autorité dans un groupe social qui l’englobe : le chapitre I du Manifeste du Parti communiste de Karl Marx, 1848, définit ainsi deux groupes sociaux - « Bourgeois et prolétaires ». Après avoir rappelé que « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire des luttes de classes », Marx montre le lien entre les esclaves antiques, les serfs du Moyen-Age et l’homme moderne dans ses rapports à la production de richesse et à la classe dominante. A nouveau, voici notre individu pris dans le carcan de la masse. 

 

Moi, comme les autres !

 A la fin du siècle, la sociologie entend s’intéresser aux faits sociaux. Par exemple, le suicide (Durkheim), acte éminemment personnel, peut être étudié à partir de nombreux cas individuels et présenter des constantes liées à l’âge, à la condition sociale ou familial (veuvage, divorce, présence d’enfants…), à la religion, voire être tributaire des saisons, du jour de la semaine, etc.  

En d’autres termes, l’individu qui se croit unique et original, peut agir comme un grand nombre d’autres personnes avec lesquelles il partage un point commun quelconque, indépendant de sa volonté. 

Bourdieu dans La Distinction  analyse les « gens » en fonction de leur façon de mastiquer (devant, avec les incisives ou derrière, avec les molaires) et détermine ainsi leur position sociale ( (riches-pauvres).

De même, les enquêtes d’opinion font entrer les individus dans des rubriques collectives : Untel s’habille de telle façon « parce que », son origine sociale, ses études -ou leur absence-, ses goûts musicaux, etc. lui « imposent » de s’habiller comme ça. Conscient ou pas, il fait partie d’un groupe défini par ces éléments communs.

 

 

Le sang, l’inconscient, le singe !

 

Zola met en évidence dans son œuvre le poids de l’hérédité qui pèse sur tous les membres d’une famille. Génération après génération, chaque époux ou épouse apporte son lot de caractéristiques héréditaires qui constitueront le patrimoine d’un individu, réceptacle des qualités ou des tares des précédents. Lire à ce propos Thérèse Raquin.

 

 

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Et ce n’est pas fini !

« Je pense donc je suis » disait Descartes. L’être humain sait qu’il sait ; et ce qu’il sait.

Sigmund Freud va mettre à mal cette belle assurance. Pour être rapide, disons que le psychisme contient trois étages : l’inconscient (appelé aussi le Ça), réservoir des pulsions qui nous poussent à obtenir sans délai tout ce que nous désirons ; le Surmoi qui oppose à ces désirs la Loi -imposée par les parents et la société- loi intégrée par l’individu et non pas ressentie comme une contrainte extérieure ;  et le Moi qui s’efforce de concilier la dure réalité du monde qui empêche nos fantasmes de se concrétiser et la forte poussée de nos désirs qui ne nous laissent pas en paix. 

L’inconscient fait de moi un être qui s’ignore. « Je pense où je ne suis pas, donc je suis où je ne pense pas ». (J. Lacan, L’instance de la lettre dans l’inconscient)

 

Faisons le point : le « grand récit » marxiste montre que le jeune homme romantique, flamboyant, a laissé la place à un homme aliéné par son travail (« aliéné » littéralement : « étranger à lui-même »), un travail fait à la chaîne, dans lequel il ne se reconnaît plus.

Le grand récit freudien a révélé qu’il n’était pas même maître de sa pensée.

Et le pire du pire ! Le grand récit évolutionniste de Darwin révèle que ’homme n’est plus une créature d’origine divine née des mains d’un dieu fondateur, mais qu’il s’est construit lentement et partage avec les primates actuels un ancêtre commun.

 

Si l’individu se porte mal, la société ne va pas mieux : « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles », dira Paul Valéry en 1919, après le carnage de la première guerre mondiale qui clôt le XIXème siècle.

A SUIVRE EPISODE 5

                                     MOI, JE, heu-reux !

                                     J'aime ce qui me nuit

                                     Les hommes et les lâches

                                     L'angoisse d'être libre

                                     La vie en rose !

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